• Énorme déception, CHRONIQUES

Simon Tolkien – Sombre éclat

  • Editions : Michel Lafon
  • Pages : 395
  • Prix : 20,95€ (partenariat)
  • Date de parution : 2012
  • Langue originale / Traducteur : Américain / Jean-Noël Chatain

Londres, 1958. Le jeune David Swain est condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre de l’amant de sa petite amie, Katya. Sa culpabilité ne fait aucun doute… sauf pour l’inspecteur Trave, qui ne peut cependant rien prouver.
Oxford, 1960. Le prisonnier s’évade. La même nuit, on retrouve le corps de Katya, sauvagement assassinée. Une chasse à l’homme est lancée contre Swain. Pourtant, les soupçons de Trave se dirigent dans une tout autre direction : l’oncle de Katya, Titus Osman, un riche diamantaire, et son mystérieux beau-frère, Franz Claes, qui semble prêt à tout pour cacher ses anciennes amitiés nazies.
Mais les motivations du policier sont suspectes : la jalousie de voir sa femme lui préférer Titus l’aveuglerait-il ? Ou a-t-il compris, au contraire, que ces meurtres passionnels n’étaient que les dommages collatéraux d’une machination d’une tout autre ampleur ?

Tout d’abord, il est nécessaire de préciser que l’auteur Simon Tolkien n’est autre que le petit-fils de l’auteur de la saga « Les Seigneurs des Anneaux »; J.R.R Tolkien. Je vous avouerai que cela ne change rien pour moi car je n’ai jamais lu ces livres mais cela m’a donné une indication sur le poids important que doit porter Simon Tolkien pour faire aussi bien que son illustre grand-père.

Projecteurs sur Simon Tolkien. Le titre original du livre est « The King of Diamonds ». Je préfère « Sombre éclat » d’autant plus que les termes contraires sont très intéressants et intriguants. Vers la fin, nous croisons « l’éclat » dans le récit. A propos ce celui-ci, au début il m’a été très difficile de m’y retrouver entre tous les personnages. Alors je ne sais pas si vous allez être dans le même cas que moi, mais j’ai fais ce schéma pour vous aider sans vous dévoiler l’histoire. (ce sont les personnages que j’ai eu le plus de mal à resituer au début : qui est qui par rapport à qui ?)

Après avoir mis tout sur papier, cela a été plus facile. L’histoire se déroule donc au début des années 60 à Oxford. La deuxième Guerre Mondiale est terminée mais l’horreur reste toujours dans les esprits. Les déportations, les traitements horribles affligés à des Juifs innocents, tous ces massacres : l’Holocauste… L’auteur passionné d’Histoire a souhaité raconter son thriller dans ce contexte de nazisme. Je tiens à préciser que c’est par petites touches comme l’histoire se passe en 1960. Cela se rapporte davantage aux antécédents de certains personnages. Pour vous rassurer, si vous aviez peur de tomber dans un récit historique. Pas du tout. Simon Tolkien a préféré créer son thriller à base de faits réels dont il donne quelques renseignements à la fin, ce qui est très intéressant !

Ce qui l’est moins c’est le suspense. Il n’y en a pas. Il y a beaucoup d’espérance. Car tout au long da ma lecture je n’ai de cesse espérer que la fin ne soit pas celle que je pensais dès le début. Je ne l’ai pas devinée non, l’auteur la donne. L’intrigue est trop prévisible. Cela ne sert à rien que je vous dise des noms même si vous les saurez très vite, car je vous laisse espérer comme je l’ai fait. J’imaginais un retournement de situation incroyable, de quoi être époustouflée et restée interdite devant l’imagination de l’auteur. Mais non. Jusqu’à la dernière page ce fût ce que je savais qui se passa. J’ai été extrêmement déçue d’autant plus que jusqu’à ce que Trave prenne les devants pour innocenter David, le récit manque de profondeur.

Egalement, je n’ai pas apprécié quelques petites choses :

  • l’auteur est friand d’expression latine et italienne « ad vitae aeternam » « mezzo voce », c’est bien de les utiliser une fois mais pas pour tout.
  • il y a des répétitions de sentiments, par exemple nous lisons deux fois (et plus je crois) que Vanessa n’aime pas Claes, certes cela démontre qu’elle doute de lui mais sachant que son personnage est à la base douteux, cela peut être pris comme une erreur de l’auteur.
  • à un certain moment David est dans un motel pour se protéger et plus loin dans le récit c’est Jacob (frère d’Ethan) qui y est. Là pas de soucis mais l’auteur précise qu’ils ont tous les deux « payé en avance » et qu’ainsi ils sont « laissés tranquilles ». Une autre idée sinon ?
  • dans le feu de l’action, Cara la chatte d’Osman devient folle et bondit sur un personnage. Juste à ce moment précis alors que durant d’autres moments de tension elles ne bougeait ni ne miaulait. Ou alors elle défend son maître mais cela devient un peu tiré par les cheveux et c’est vraiment pour trouver une excuse à l’auteur.

[…] alors qu’on faisait sortir David sans ménagement, lequel ne savait toujours pas ce qui arriverait à son corps, après avoir été pendu par le cou.

Au niveau de mes personnages préférés ; j’ai bien sûr été émue par le combat de Bill Trave, envers et contre tous, avec ses désespoirs, son amour brisé… Son acolyte Clayton aussi, fidèle à son patron et respectueux de son savoir-faire. Vanessa Trave également mais plutôt à la fin; elle m’a d’abord semblé être une femme quémandeuse d’amour, d’une vie paisible et aisée mais ensuite elle devient une femme coriace, courageuse et indépendante. Enfin, Max, un personnage attendrissant qui n’a aucune incidence dans l’intrigue mais j’ai trouvé qu’il était très touchant avec son frère (et je vous laisse découvrir qui c’est).

Ceux que j’ai détesté sont bien sûr les coupables, autant ne pas vous dire tout de suite les noms.

C’est une lecture plaisante. Tous les personnages nous font ressentir quelque chose, que ce soit positif ou non et c’est le principal. J’ai vraiment apprécié les références à la déportation, c’était intéressant de créer l’intrigue autour de ces faits passés. Les personnages préférés me permettent de dire que j’ai bien aimé ce livre. Tout autant pour les personnages que j’aurais détestés en « vrai ». Le bémol principal étant qu’il n’y a pas de suspense et que si il y en avait eu, le livre aurait été vraiment parfait.

Je tiens à remercier la maison d’éditions MICHEL LAFON pour son offre faite au forum Livraddict et bien sûr à la TEAM LIVRADDICT pour m’avoir sélectionnée pour ce partenariat ! Une très bonne découverte Tolkien, une bonne lecture et la couverture du livre est vraiment belle, c’est vraiment un beau cadeau ! Merci encore !

4 réflexions au sujet de “Simon Tolkien – Sombre éclat”

  1. Eh bien, quelle analyse ! Le traducteur vous salue bien bas et vous sait gré de l’avoir cité (c’est si rare 😉
    Croyez-moi, quand on traduit on fait la chasse aux redondances, aux incohérences, aux anachronismes, aux répétitions… et on sucre une fois sur deux les « hochements de tête », les « plissements de front » et autres « haussements de sourcils » dont les auteurs anglo-saxons sont si friands… Il se peut que « mezza voce » soit de moi, pour éviter la répétition de « à voix basse », par exemple.
    Ensuite, les correcteurs passent derrière nous.
    Mais une coquille peut toujours se glisser dans un texte avant l’impression.
    Qu’à cela ne tienne, je veillerai au grain pour le prochain 😉

    Jean-Noël

    1. Monsieur Chatain,

      Je vous remercie d’être venu lire ma chronique et d’avoir laissé un message. Cela me fait vraiment plaisir ! J’avoue que je n’ai compris l’importance des traducteurs qu’il y a peu. Une amie souhaitant le devenir. Ainsi je vais réactualiser tous mes articles pour y inclure le nom des traducteurs.
      Ne vous inquiétez pas, malgré quelques petites choses qui m’ont titillé, la lecture est comme je l’ai dit vraiment plaisante 😉 !

      Je vois que vous avez traduis de nombreux livres, c’est impressionnant !

      Je vous souhaite une bonne continuation,

  2. Désolée j’ai vu votre adresse web qu’après, j’ai édité mon message !
    Je le redis, c’est vraiment impressionnant ! Bravo !
    Je vais m’y balader voir ce que j’ai déjà lu et peut-être voir ce que je vais lire plus tard 😉

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